La coqueluche
Carte postale vers 1910 adressée à Madame Térèse Sacon, Grand rue du port marchand, Toulon. « Une bien grosse caresse à notre chère Nénette » signée Morin ( ?). Inscription au recto : « vos cadeaux sont bien parvenus, merci, mon cher petit Jésus ! »*
Face à décor peint de cheminée je pose avec de bien beaux jouets : une poupée SFBJ, un piano, un pantin, un tir « l’adhérent », une trompette en tôle et une boîte à surprise. Il y a aussi le martinet pour rappeler que je dois être sage. Dans ma petite robe bleue, j’ai l’air bien décidée à conquérir le monde. Ma tête est encerclée d’un anneau ( factice) pour que je puisse faire l’ange.
Qui veut faire l’ange fait la bête ! En ai-je connu des hauts éphémères et des bas interminables ! J’attrape la coqueluche. Je me soigne au sirop de Desessartz, à la mixture de Davreux, à la codéine, à l’eau de laurier cerise ( 4 cuillerées par jour), à la cochenille, au sulfate de quinine, ou à la poudre d’ipéca. Finalement seule la potion du docteur Rengade me guérit ( 120 g d’acide thymique, 1 g d’alcoolature d’aconit, 3 g de bromure de potassium, 30 g de sirop de belladone)*. Je reprends la forme. Je me mets à la colle avec un interne en pharmacie. Nous allons tous les soirs faire la Bamboula au bal nègre de la rue Blomet.
On ne possède rien, jamais, qu’un peu de temps….*
Mado
* Visiblement le père Noël n’a pas encore été inventé
* Prescriptions en 1879
* Eugène Guillevic